La crise sanitaire que notre pays et la planète traversent a surpris tout le monde par son caractère inédit, son intensité et ses répercussions économiques et sociales. Elle nous amène à réfléchir au monde tel qu’il est et à celui que nous voulons voir advenir. Certains prônent d’aller encore plus loin dans les travers qui nous font frôler le chaos. D’autres défendent de nouvelles orientations pour changer une société qui craquelle depuis longtemps et dont la crise actuelle accroit les fractures.
En Occitanie, que pouvons-nous apporter à ce débat ? De la modestie, d’abord. Car, en cette période, rien ne serait plus néfaste que d’être présomptueux. Les certitudes sont ébranlées, profitons-en pour nous interroger, échanger et construire.
De l’expérience, ensuite. En effet, nous avons su être réactifs en commandant des masques pour les soignants, en enclenchant des mesures de soutien pour les entreprises, les indépendants, les salariés et les agriculteurs ainsi qu’en agissant pour les plus fragiles au travers notamment de la solidarité alimentaire. Réactifs et audacieux, faut-il le préciser, quand nous avons dû agir en dehors de nos domaines habituels pour palier les défaillances de l’Etat.
L’expérience née également de notre volonté de penser l’Occitanie sur le long terme en forgeant un nouveau modèle de développement durable et de justice sociale. Cela déjà, nous l’affirmions dans notre Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires, voté en 2019, et dans la charte d’intentions qui l’accompagnait pour affirmer nos valeurs et illustrer cette société nouvelle que nous appelons de nos vœux : une société durable, équitable, juste et humaine.
L’expérience issue aussi des nouvelles politiques engagées depuis 2016. Celles autour de l’alimentation notamment : produire mieux, accroître la proximité, ouvrir de nouveaux marchés, créer des emplois et contribuer à rémunérer justement les producteurs. Aujourd’hui et demain, rapprocher les lieux de production des lieux de consommation sera un enjeu économique et écologique que nous devrons relever. Il concernera l’agriculture mais aussi la relocalisation d’un plus grand nombre d’activités afin de gagner en souveraineté et en autonomie. Nous ne devons plus nous retrouver en situation de voir notre pays incapable de produire et de fournir des masques pour nos soignants et pour la population. Cela motive le lancement d’un plan de relocalisation en Occitanie qui concernera évidemment les industries.
Car si nous avons su réagir rapidement et fortement, nous devons aussi savoir préparer l’avenir. Aux côtés des aides pour les soignants, pour la formation, pour l’enseignement et pour les entreprises, les salariés et les indépendants, nous intensifions notre action en faveur de la reprise économique, de l’autonomie alimentaire, de la filière touristique, de la relocalisation d’activités et de la vie associative et culturelle.
Nous devons aller plus loin avec à l’esprit ce nouveau modèle de développement qui nous est cher où l’environnement est respecté, où l’humain est central, où les citoyens et les territoires sont écoutés, où les services publics sont renforcés, où la solidarité est réelle et où l’économie est génératrice de richesses pour tous.
Cette Région, c’est celle que nous voulons pour aujourd’hui et c’est celle qui nous paraît porter de solides bases pour « l’après ». C’est celle que nous vous proposons de continuer à construire ensemble.