John PALACIN présentait jeudi 20 décembre à Montpellier le Plan Montagne de la Région Occitanie qui a été adopté à l’unanimité. Ce plan montagne présente une ambition dans la lignée des priorités politiques de la majorité régionale depuis près de 3 ans : l’égalité des territoires. Retrouvez son intervention.
La montagne est un territoire plus contraignant qui justifie un soutien particulier : nous connaissons la farouche défense des intérêts de la montagne défendus au niveau national par les élus, de droite comme de gauche, de façon trans-partisane, par l’Association Nationale des Elus de Montagne. Mais il me semble que l’état d’esprit de ce plan n’est pas de défendre uniquement des intérêts particuliers.
La montagne est l’affaire de tous.
La montagne n’est pas qu’une affaire de montagnards, un particularisme pittoresque, une carte postale jolie mais anecdotique… la montagne apportent à la plaine et aux métropoles de l’eau, de l’énergie, des productions agricoles de qualité et des espaces de loisirs, de pratiques sportives, de bien-être. La vision qui oppose les territoires est courte : nous parlons beaucoup de centre et de périphérie mais ces notions sont profondément relatives tant les liens et les réseaux qui unissent les territoires est forte. Le développement, l’aménagement et la prospérité de la montagne est réellement un enjeu régional.
Le plan montagne, à quoi sert-il ?
Un plan permet d’affirmer une priorité, de concentrer et d’orienter des moyens, de faire bouger les choses, de lancer le mouvement.
La concertation au sein du Parlement de la montagne : tous étaient représentés, les institutions, les éleveurs, les offices de tourisme, les associations de guides, le club alpin français, etc. Le Parlement de la montagne a été très critiqué dans cette assemblée : cf. gilets jaunes. Un gadget, une mise à l’écart des élus ?
Dans la préparation du plan montagne, la Région Occitanie a rassemblé, a amorcé, a élargi la dynamique : l’Etat a saisi l’occasion, les Départements ont répondu présents, la Caisse des Dépôt, de grandes entreprises, les banques, les chambres consulaires rejoignent le mouvement ;
Un comité des financeurs se dessine pour des projets structurants. Nous en avons besoin.
Ce rapport ne marque pas seulement l’aboutissement d’un grand travail – saluer les services et notamment Françoise Tranain- mais surtout le début de quelque chose.
Le plan montagne marquera le début de quelque chose…
Amorcer une dynamique pour relever des défis qui deviennent pressants :
- l’avenir des stations touristiques, stations de ski, stations thermales : aller vers un tourisme 4 saisons, vers la diversification des activités mais avec des créations d’emplois, cela suppose des investissements importants, des aménagements, un accessibilité assurée.
- Le logement pour les habitants des territoires de montagne ou pour des visiteurs : l’habitat, l’hébergement, l’hôtellerie doit souvent faire face à des investissements importants ;
- L’invention de nouvelles infrastructures de transport pour qu’il soit possible de se déplacer facilement, que l’on soit jeune ou une personne agée : ne pas courir le risque de l’isolement. Je me souviens d’EDF qui ouvrait des voies, construisait des barrages…
- Une agriculture particulière marquée par le pastoralisme et un élevage de qualité, des produits issus de nos estives qui doivent être préservées des menaces : nous savons la dégradation que le changement climatique fait peser sur les sols de montagne.
- Une industrie spécifique, industrie du bois, industrie métallurgique héritée de la rencontre de l’électricité et du minerai en zone de montagne… à l’heure de décentralisation de la production, de la réorganisation géographique du travail rendue possible par l’augmentation des capacités numériques, nous devons créer les conditions d’installation et de développement de nouvelles entreprises en montagne : petites productions, valorisation des matières naturelles, circuits courts, distribution locale.
- Un environnement à cultiver et à protéger : la gestion des ressources en eau, la protection des espaces, des espèces, la cohabitation des usages… il se pratique en montagne une vieille démocratie des usages parfois en conflit : les chasseurs, les randonneurs, les exploitants forestiers, les agriculteurs, les équipes des stations de ski, les cueilleurs de champignon… les usages s’accordent.
La montagne, une réalité sociale
La poli-activité saisonnière. Pisteur, mécanicien ou moniteur de ski en hiver, agent thermal, exploitant agricole ou hébergeur l’été, voilà le profil de beaucoup de jeunes actifs dans nos montagnes : ce modèle doit être soutenu.
Le soutien accru en ingénierie et en financements pour les projets menés pour le développement et l’activité en zone de montagne sont les bienvenus pour insuffler un nouvel élan.
Nous privilégions la vision d’une montagne active et solidaire et non la vision une montagne sanctuaire ou d’un Luna Park déserté une fois la saison terminée.
L’Occitanie assume une responsabilité d’aménagement du territoire et comme le souligne le rapport du CESER, le besoin de coordonner l’action publique, les efforts :
Avec le plan montagne,
- avec la part que nous prenons dans les comités de massif des Pyrénées et du massif central,
- par les échanges avec les départements et dans une dynamique inter-régionale, avec nos amis de la région Nouvelle Aquitaine,
- dans une dynamique transfrontalière avec nos interlocuteurs espagnols de Catalogne, d’Aragon, de Navarre et du Pays basque,
- à la veille de définition prochaine des schémas de massifs
- et de la défense de fonds européens spécifiquement dédiés aux massifs,
L’Occitanie est prêt à préparer une nouvelle étape de développement des montagnes françaises.
John PALACIN
Conseiller Régional d’Occitanie
Plus de détails sur le site de la Région Occitanie